Un plan de formation de 500.000 chômeurs

Un plan ambitieux

Le président François Hollande souhaite, en cette fin de quinquennat, répondre à l’état d’urgence économique et sociale. Il a annoncé, lors de ses vœux, un plan d’urgence de formation, grâce auquel 500.000 personnes de plus seront accompagnées vers les métiers de demain. Un programme ambitieux, qui suscite néanmoins quelques critiques.

Ce plan représente déjà un triplement du précédent plan prioritaire, qui visait en 2013 un objectif de 30.000 demandeurs d’emploi ; objectif relevé à 100.000 en 2014 puis 150.000 en 2015. Ce plan est-il hors de portée ?

Mis à part les réactions des leaders politiques, les spécialistes du marché de l’emploi soulignent qu’il faut un certain temps pour organiser une telle série de formations : lancement d’appels d’offres, identification des profils, etc. Difficile à mettre en oeuvre à court terme. En outre, comme le souligne tel leader syndical : « ce n’est pas tout d’être formé, il faut trouver un emploi à la clé… Comment on fait pour créer des emplois ? »

Quels emplois ?

Contrairement aux formations prioritaires actuelles, qui visaient les métiers en tension (aides à domicile, agents d’entretien, restauration, etc.), les offres annoncées seraient réservées aux « emplois du futur », liés, par exemple, aux nouvelles technologies ou à l’économie verte. Un tel choix est contesté par cet autre leader syndical – représentant les PME : « … pourquoi les seuls métiers d’avenir ? … il y a à peu près 250.000 offres non pourvues chaque année, et ça, c’est les métiers du présent… regardons déjà là où les chefs d’entreprises n’arrivent pas à embaucher. »

Coût de la mesure et… effet statistique !

Le quotidien Les Echos, estime le coût de cette mesure de l’ordre d’un milliard d’euros. Excluant une hausse d’impôts, un ministre souligne qu’il pourrait y avoir une « réorientation » d’une partie des 36 milliards d’euros de fonds publics alloués chaque année à la formation professionnelle.

Surtout, la réalisation effective d’un tel plan se traduirait par un basculement des 500.000 chômeurs pris en charge dans ces actions de formation de la catégorie A à la catégorie D, les effaçant mécaniquement des statistiques usuelles de mesure du chômage en France. En revanche, compte tenu des délais de mise en œuvre d’un tel plan, un tel basculement statistique ne devrait pas être massif.

Source : Le Monde

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