Recruter via les réseaux ? Vraiment ?

Une récente enquête conduite au printemps 2015 par un célèbre site d’emploi en France bouscule – un peu – les idées reçues sur le recrutement en cette seconde décennie du XXIème siècle.

On joue à se faire peur, depuis la (finalement) récente montée en puissance des réseaux sociaux, croyant détecter au décours d’un article de web-media ou parfois de la presse bien établie, la fin programmée sinon engagée du recrutement classique, via les sites d’emploi, les agences de recrutement, ou même Pôle Emploi ou l’APEC. Et chacun d’y aller de son analyse sur la mort future de ces entreprises et institutions, au profit de ces nouvelles plateformes de mise en relation de personnes et d’entreprises, chacune se prétendant « plus internationale »« plus francophone », ou ayant « plus d’audience » que ses homologues.

Il ressort de cette étude que seulement 13% des recruteurs, comme des candidats, privilégient déjà aujourd’hui les réseaux sociaux dans leur recherche d’emploi ou de candidats. Un sur sept : ce n’est pas négligeable, bien-sûr, mais ce n’est pas encore la révolution à laquelle on voulait déjà nous faire croire.

Et vous ?

Très certainement, la plupart d’entre nous disposons d’un profil sur tel ou tel réseau qualifié de professionnel. Mais combien parmi ces membres ont déjà été véritablement approchés par ce biais ? Dans mon propre entourage, je n’ai jamais eu, à ce jour, connaissance d’une seule proposition sérieuse de collaboration professionnelle qui  s’apparenterait, de près ou de loin, à un emploi quelle qu’en puisse être la forme (free-lance, salariat, indépendant, etc.)

Sur cette question du recrutement, il semble que la performance des réseaux soit comparable à ce qu’elle est en matière de business (vous savez… la mise en relation de clients et fournisseurs entre eux…) : ça existe, un peu ; ça progresse, doucement.

Jamais les réseaux sociaux ne viendront remplacer complètement l’intervention d’un véritable Consultant, surtout en matière de recrutement, où il est question d’hommes et de femmes. L’intelligence artificielle a, aura toujours, des limites qui lui resteront infranchissables : ces limites résident justement dans le caractère humain des relations sociales.

Alors, il faut donner le change. Il faut y être, pour montrer qu’on n’est pas totalement à l’écart d’une modernité débridée. Les recruteurs eux-mêmes, entreprises comme institutions, devront y cultiver leur image, leur identité. Et oui, bien sûr, des liens finiront par s’y tisser régulièrement entre les acteurs de l’emploi et de l’économie ; des carrières pourront parfois s’y révéler ou y renaître.

La véritable mutation vers le recrutement 3.0 – ou quelque numéro de version qu’on lui attribue – n’est sûrement pas pour demain. Pour preuve : recruteurs et candidats, presque à 100%, considèrent comme première qualité lors d’un entretien… la ponctualité ! La politesse des rois, quoi.

Instead – 24/02/2016

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