Des CV truqués, enjolivés, c’est monnaie courante. Trois sur quatre seraient ainsi trompeurs, et un tiers des candidats postulant à une offre s’attribueraient un faux diplôme. Deux tiers mentent sur la durée de leurs précédents postes, et un sur deux sur leur rémunération actuelle.
Or, si certains enjolivements sont parfois tolérés – mais les recruteurs professionnels ne sont pas dupes – se prévaloir d’un diplôme qu’on ne détient pas, ou d’une expérience fictive peut s’avérer plus dangereux. En particuliers, les professions réglementées exigent la détention effective d’un diplôme officiel, et la triche en la matière peut conduire à des condamnations lourdes, y compris des peines de prison.
Et la loi dans tout ça ?
N’oublions pas que, si le mensonge n’est pas sanctionné par le droit du travail, la loyauté et la bonne foi sont des piliers du code civil. La rupture de confiance entre un employeur et son salarié peut constituer un motif légitime de licenciement. A contrario, des juges peuvent estimer que, malgré les mensonges patents dans le CV ou les déclarations d’un candidat, la qualité professionnelle du travail finalement fourni ne justifie pas un licenciement malgré ces mensonges.
Le recruteur professionnel, s’il ne saurait s’appuyer sur les réseaux sociaux pour s’informer sur un candidat (c’est interdit), a la possibilité, avec l’accord de ce dernier, d’effectuer une prise de références professionnelles ; comme il a la possibilité de rechercher la validité des diplômes auprès des établissements les ayant délivrés.
Source : Le Monde